Prévention des comportements sur la route

Des chiffres "inquiétants", en très forte hausse 

L'augmentation est de 11 points par rapport à 2021, où ce chiffre atteignait déjà 69%. En 2004, avant l'apparition des smartphones, moins d'un quart(22%) des automobilistes disaient conduire au volant. 

Dans le détail, 52% téléphonent (+8 points), une action qui multiplie par quatre le risque d'accident selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 34% consultent ou envoient un message (+10 points), une action qui multiplie le risque par 34 selon une étude américaine de 2009. Ces chiffres sont "inquiétants", souligne auprès de l'AFP Eric Lemaire, le président de l'association Axa Prévention.

Concernant la vitesse, 72% des automobilistes (+ 9 pts) disent rouler à une vitesse comprise entre 40 ou 50 km/h dans les zones limitées à 30 km/h en ville, de plus en plus généralisées, et 32% (+ 5 pts) à plus de 65 km/h en ville.

Près de trois cyclistes sur quatre utilisent leur téléphone pendant sur leur trajet

Le président de l'association Axa Prévention s'alarme également de ce que la plus forte hausse concerne les cyclistes : ils sont désormais près de trois sur quatre (72%) à utiliser leur téléphone en conduisant leur vélo (+14 points). L'année 2021 a été noire pour les cyclistes en terme de sécurité routière, puisque le nombre de morts (226) a bondi de 21% par rapport à 2019, avant la pandémie, dans un contexte de modification des habitudes de déplacement.

Mais le comportement des cyclistes varie très fortement selon qu'ils utilisent uniquement leur propre vélo ou ceux proposés en libre-service. Alors que tenir en main son téléphone et porter écouteurs ou casque audio est interdit, les "propriétaires" de vélos ont des comportements beaucoup moins dangereux que les "locataires": par exemple, les premiers sont seulement 17% à consulter ou envoyer un message, contre 73% pour les usagers de vélos en libre-service. Le delta entre les deux catégories est de 50 à 60 points pour toutes les utilisations du téléphone, comme paramétrer le GPS (20%/80%).

Eric Lemaire tente une explication: "Quand on utilise son propre vélo, on sait en général où on va, par exemple pour se déplacer de son domicile à son lieu de travail. Quand on prend un vélo en libre-service, on peut regarder le trajet, où est la station la plus proche..." 

Les chiffres de cette enquête ont été collectés en ligne, du 10 au 25 janvier, auprès de 2.253 Français.